Prairie fleurie : quatrième année de floraison

L’association a publié un dépliant sur les insectes butineurs dans le but de faire connaître le rôle important qu’ils jouent dans la pollinisation et la production des fruits et des légumes. Comme il est avéré que leur nombre est en forte diminution, l’association propose la création de « relais mellifères » qui permettraient aux insectes butineurs de trouver des lieux de nourrissage et de ponte en ville.

Un projet financé par le budget participatif de la mairie d’Orléans

Pour le quartier Dunois, Sceve a déposé un projet pour le budget participatif d’Orléans. En 2018, le Budget participatif a permis la réalisation du projet présenté par Sceve : une prairie plantée de plantes mellifères adaptées pour la famille des abeilles et celle des papillons. La réalisation a remplacé une pelouse située au carrefour des rues de Lahire et de Patay à proximité de SOS Médecins.

Le service des espaces verts d’Orléans a procédé à un travail du sol pour retirer les racines et créer un horizon de surface favorable à la germination du semis de graines. Il n’y a pas eu épandage d’engrais afin de ne pas favoriser les graminées.

Le mélange est majoritairement composé des plantes citées par la société Vivaflore dans le tableau ci-dessous.

Prairie fleurie Patay : composition florale

Le contexte climatique de sécheresse et de températures élevées crée des contraintes importantes pour le maintien d’une végétation fleurie. Dans le passé, la Mairie a procédé à un arrosage limité de la prairie. À l’avenir, nous espérons que les plantes pourront se maintenir sans apport d’eau mais cela paraît difficile si sécheresse et fortes chaleurs deviennent la norme pour l’été. Une réflexion sur les économies d’eau dans les espaces verts et les jardins est indispensable et s’inscrit dans la réflexion de l’association sur les impacts du changement climatique en ville.

Une diversité florale mais inférieure aux attentes

Nous constatons une floraison précoce grâce au lamier pourpre et la floraison printanière de la Bourrache officinale, de la Phacélie à feuilles de tanaisie et du Bleuet. Des couleurs plus vives sont apportées par le Chrysanthème des moissons et le Souci.

Comme il s’agit de fleurs annuelles, la floraison évolue d’une année sur l’autre et des graines sauvages ont germé sur la prairie ; nous avons observé de l’Amarante et des fleurs de coquelicots, de pissenlits, de Séneçon et de Liseron.

Sceve observe régulièrement la floraison de la prairie et constate une dominante de fleurs de Luzerne cultivée, de Mauves et de Mélilot. Le Mélilot étant reconnu comme une plante pouvant devenir rapidement invasive, nous sommes vigilants sur son développement.

En 2021, nous avons constaté une colonisation de l’espace par les deux variétés de Mauves semées et la Luzerne cultivée ; en 2022, la Luzerne cultivée était omniprésente au printemps et le Mélilot semble détrôner les Mauves.

Certaines fleurs comme le Lin à petites fleurs ne sont pas réapparues cette année.

Un attrait pour les insectes

Si les papillons n’ont pas encore trouvé le chemin de la prairie, nous avons la satisfaction d’observer de nombreuses abeilles et des bourdons. Les Syrphes ne sont pas absentes de nos observations.

D’autres insectes comme les Gendarmes ou les coccinelles se sont installés dans cet espace qui ne reçoit aucun traitement par les pesticides.

Une zone « refuge »

Comme nous l’espérions, cet espace fleuri attire une petite faune sauvage.

Un soir du mois de juin après la pluie, j’ai pu compter plus d’une trentaine de petits escargots de jardin qui rampaient sur le trottoir à côté de la clôture de la prairie.

J’ai commencé d’y voir des « oiseaux communs » comme le moineau domestique. En fin de matinée du 13 juillet, j’ai vu deux Chardonnerets élégants (photo) s’envoler de la prairie à mon approche.

Avaient-ils été attiré par des graines ?

Des aménagements à développer

Le projet de prairie mellifère est déjà riche en enseignement et nous espérons que le fleurissement va se poursuivre pendant de nombreuses années.

Les observations doivent se poursuivre en ce qui concerne la faune présente sur le site et les plantes qui se développent.

Pour jouer pleinement son rôle, cette réalisation ne doit pas rester isolée mais s’intégrer dans un « réseau de prairies fleuries » adaptées à l’accueil des insectes butineurs. D’autres réalisations existent dans le quartier Dunois par exemple rue des Hauts champs et rue de la gare près de la voie du tram.

Vous trouverez après cet article des photos illustrant l’évolution de cette prairie fleurie et la description affichée sur le site en juillet 2022.

Rédaction Jean-Louis Charleux

Association Sceve