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Observations de la biodiversité du quartier Dunois : résultats 2016

20 Août 2017, 21:32pm

Publié par Association Sceve

La biodiversité est un indicateur majeur de la qualité du cadre de vie : des surfaces non bâties permettent des parcs et jardins importants, des arbres nombreux apportent des îlots de fraicheur en été et interceptent une partie du bruit et des poussières, l’intervention d’animaux (oiseaux, chauves-souris) régule les insectes indésirables (mouches, moustiques, pucerons). Elle fournit de plus un indicateur sanitaire car elle est favorisée par la diminution des usages d’herbicides et d’insecticides dans les espaces publics et privés.

Les orientations politiques de la Ville (Agenda 21, Charte de l’arbre en ville, charte 0 pesticide) créent un contexte favorable. Depuis 2010, Sceve s’est donné comme objectif la connaissance et la protection de la biodiversité grâce à des inventaires qui ont débuté en 2010. Ils sont réalisés bénévolement par des adhérents membres du Groupe biodiversité qui partagent leurs connaissances avec des experts du Muséum d’Orléans et de Loiret Nature Environnement (LNE).

Le Groupe biodiversité se compose d’une vingtaine d’adhérents ; l’association leur propose de mettre en œuvre la charte 0 pesticide signée par la Ville en participant au développement de la démarche « Jardiner au naturel » initiée par LNE.

A l’occasion du dépôt d’une nouvelle demande de subvention, l’association a mis en forme les observations de l’année 2016. Cet article en présente les principales conclusions.

Les observations ont été faites de juin à septembre 2016 pour les insectes et d’avril 2016 jusqu’en février 2017 pour les oiseaux. Elles sont faites majoritairement dans les jardins attenants aux maisons. Quatre observateurs de l’année ont installé des nichoirs à mésange, à Rougegorge ou à Rougequeue et huit observateurs nourrissent les oiseaux pendant la période froide. L’association conseille également d’entretenir des réserves d’eau dans lesquelles les oiseaux viennent boire ou se baigner tout au long de l’année.

Les oiseaux

Les inventaires sont réalisés à partir d’une base de 59 espèces. La présence d’arbres âgés et élevés, de cavités et d’insectes permet l’installation d’espèces insectivores ou frugivores et d’espèces cavicoles. Une quarantaine d’espèces d’oiseaux ont été identifiées depuis 2010 dans le quartier. Les espèces les plus observées sont dites « communes » : mésanges, Merle noir, Pigeon ramier, Moineau domestique, Tourterelle turque, Verdier d’Europe.

Nous avons la chance de voir le Geai des chênes qui ne dédaigne pas les mangeoires en hiver, différentes espèces de pics dont le Pic mar et même de petits rapaces (Chouette hulotte que nous entendons la nuit et Faucon crécerelle que nous observons de jour).

Les oiseaux migrateurs s’arrêtent dans le quartier mais leur présence fait la différence dans le nombre d’espèces observées entre les années. Malgré les périodes froides du début de l’année 2017, le Tarin des aulnes, la Mésange noire ou le Pinson du nord ont été peu ou pas observés. Le printemps permet le retour du Martinet noir et des rougequeues. Selon les observateurs, il y aurait une augmentation du nombre de Rougequeues à front blanc. En 2016, un couple nichait dans un vieux marronnier du Parc Sonis. Installation non renouvelée en 2017 car l’arbre a été abattu suite à la chute d’une branche maîtresse.

Nous n’avons pas encore localisé de nids d’hirondelles dans le quartier. Des nids ont été repérés rue du Faubourg Madeleine ce qui permet de voir des hirondelles de temps en temps.

Pour l’année écoulée, 35 espèces ont été reconnues (à l’œil ou au chant) ce qui est bien inférieur aux observations de 2010 (44 espèces) et 2012 (41 espèces).

Le suivi des nichoirs a donné des résultats médiocres avec 1 nichoir utilisé sur les 11 des 4 observateurs participants à l’enquête. Nous avons noté avec plaisir qu’un nichoir à mésange du Parc Sonis était utilisé. Dans ce parc, nous avons identifié 14 espèces d’oiseaux dont la Sitelle torchepot, le Roitelet triple bandeau, la fauvette grisette, le Chardonneret élégant, l’Etourneau sansonnet et le Geai des chênes.

Les insectes

Nous suivons 43 insectes dont 14 papillons en nous appuyant sur la liste établie en 2012 pour le Suivi des insectes communs en milieu urbain par le Musée d’Orléans. La liste a été complétée avec les insectes figurant dans la plaquette LNE « Les alliés du jardinier ».

Depuis 2012, 25 espèces ont été observées dans le quartier dont 10 espèces de papillons visibles le jour. Les espèces pollinisatrices et les auxiliaires du jardinier comme les perce-oreilles apprécient la diversité végétale du quartier (arbres, arbustes, fleurs). De nouvelles espèces sont apparues comme le Frelon asiatique, la Chrysomèle de la lavande ou du romarin et la Pyrale du buis qui infeste les plantations de buis dans les jardins et dans l’espace public (pied des arbres, Parc Sonis).

En 2016, nous avons recueilli les observations sur 6 sites. Les données récoltées sont difficilement comparables avec celles des années précédentes.

Nous avons 6 observations de papillons de jour, les plus fréquentes étant celles des Piérides. Pas de nouvelle observation à l’exception de la Pyrale du buis qui provoque des dégâts très visibles sur les buis du quartier et oblige à un traitement des plantes par les particuliers et la Mairie.

Parmi les 18 espèces d’autres insectes, nous avons ajouté le Silphe à 4 points et la Chenille processionnaire du pin à notre protocole. Il faut surtout signaler la présence importante du Frelon asiatique (observé en France depuis 2004) et la présence de Isondotia mexicana, insecte originaire d’Amérique observé en France depuis 2007.

Certains parasites figurent dans nos observations comme la Mouche du brou de noix et la Mineuse du marronnier (Cameraria ohridella) à laquelle les Marronniers à feuilles blanches (Aesculus hippocastanum) sont très sensibles. Plusieurs méthodes permettraient de limiter l’impact de la chenille de ce papillon (piégeage des adultes, bande de glu autour des troncs, ramassage des feuilles et implantation de nichoirs à mésanges).

D’autres animaux

Les espaces non traités chimiquement permettent au hérisson de se nourrir de limaces et d’escargots. Ils sont assez faciles à observer dans le quartier des venelles et certains sujets ont atteint des jardins de ville.

L’écureuil a été vu dans les venelles et aussi à Sonis. Il apprécie les graines des conifères, les faînes du hêtre, les noix, les glands et les fruits à pulpe comme les cerises.

Les plantes

L’observation des plantes a permis de communiquer sur la présence de l’Ornithogale à ombelle ou Dame de onze heures (Ornithogalum umbellatum) : observée dans la Cité Administrative Coligny, dans les venelles et aux pieds des marronniers du Parc Sonis. La diffusion du Raisin d’Amérique (Phytolacca americana) considérée comme une plante invasive en Région Centre Val de Loire se confirme dans le quartier. La réalisation d’un micro espace vert au carrefour des rues de Patay et Lahire a permis de supprimer une importante station de cette plante.

Nous avons reçu une observation d’orchidée dans un jardin grâce à une tonte de pelouse retardée. Nous essayons d’observer les orchidées dans les pelouses non tondues de la Cité Administrative Coligny.

Les arbres occupent une place importante dans le quartier Dunois. De nombreuses rues sont bordées d’alignements d’arbres et les maisons de ville ont en majorité des jardins clos plantés d’arbres et d’arbustes. Dans les venelles, on peut dire que les arbres cachent les maisons. Les cartes postales anciennes montrent une Place Dunois plantée de nombreux arbres.

Les marronniers, platanes, tilleuls, érables et chênes sont les essences dominantes. Parmi les résineux, les Cèdres sont bien représentés et des Séquoias fournissent des repères urbains. Le Mail Rocheplatte a retenu notre attention car il possède des sujets remarquables et des étiquettes permettent de reconnaître une douzaine d’arbres.

Les espaces publics (parcs, squares et trottoirs) ont permis d’enrichir la famille des essences locales par de nouvelles essences comme l’Arbre aux quarante écus, le Tulipier de Virginie et les Zelkovas.

Dans le quartier, certains arbres peuvent être centenaires (Mail Rocheplatte) et d’autres sont très jeunes (Bd de Châteaudun, rues de Coulmiers, Patay, Murlins). A Sonis, les vieux marronniers de la place d’armes voisinent avec les nouvelles plantations.

Un inventaire des arbres du quartier est en cours. Il a déjà permis de reconnaître 150 sujets présents dans l’espace public ou visibles depuis la rue.

L’association réalise actuellement un dépliant « Découverte des arbres du quartier Dunois ». Trois circuits faciliteront la reconnaissance d’une centaine d’arbres. Sa parution est prévue en fin d'année.

Rédaction Jean-Louis Charleux

17 août 2017

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