Les arbres sont protégés dans le quartier Dunois
Cet article évoque notre intérêt pour les arbres. Nous admirons les arbres classés comme remarquables. En tant qu’habitants des villes, nous aimons aussi des arbres très communs car ils apportent de la verdure dans le paysage urbain et de l’ombre lors des jours chauds. Ils permettent la présence d’oiseaux et d’insectes utiles dans notre écosystème. Leurs bienfaits s’étendent jusqu’à l’air que nous respirons.
C’est pourquoi Sceve soutient la protection et le développement des arbres en ville sans se limiter aux arbres dits "remarquables".
Tous les arbres ne bénéficient pas de la même reconnaissance. L’association A.R.B.R.E.S et l’Office National des Forêts (ONF) ont réalisé un inventaire national des arbres dits remarquables. A Orléans, un document réalisé en 2000 a recensé 107 arbres remarquables localisés sur 43 sites. Depuis cet inventaire, l’importance de l’arbre pour la ville a été affirmée ce qui a donné lieu à la publication d’une Charte de l’arbre urbain et d’un Guide des bonnes pratiques arboricoles qui s’adressent aux gestionnaires de l’espace public et aux propriétaires de jardins privés. Le Plan Local d’Urbanisme a établi une protection réglementaire pour une centaine d’arbres en leur accordant le statut d’arbre d’intérêt paysager. Combien sont-ils dans le quartier Dunois ?
Les arbres remarquables
Un arbre sera considéré comme remarquable sur la base de nombreux critères : son essence, sa taille, son âge, sa forme voire son histoire. Au domaine du Ciran en Sologne, on peut voir un chêne qui aurait 600 ans ; il mesure 28 m de haut, sa circonférence est de 7 m et son diamètre de 2,2 m. Toutefois, je ne l’ai pas trouvé dans la liste des arbres remarquables de notre Région.
Dans le département du Loiret, 2 arbres remarquables figurent à l’inventaire : le Cèdre du Couasnon à Olivet et le Chêne du lieu-dit Les pitons à La Chapelle saint Sépulcre.
Au niveau national, 2 408 arbres bénéficient de cette reconnaissance dont 296 arbres dans les forêts publiques en France métropolitaine (situation en 1996). L’inventaire recense une dizaine d’arbres âgés de plus de 600 ans.
Les arbres d’intérêt paysager d’Orléans
La ville d’Orléans s’intéresse à son patrimoine arboré depuis de nombreuses années.
En 2000, l’inventaire réalisé par la ville indique une dominante de conifères avec des Séquoias et des Cèdres dont il existe de très beaux exemplaires en ville (ex : les Séquoias de la place Gambetta). Dans les arbres à feuillage caduc les plus nombreux sont les Tilleuls, les Platanes et les Erables.
Les plantations récentes ont introduit de nouvelles essences avec notamment des Paulownias, des Ginkgo biloba, des Magnolias et des Zelkovas, semblables aux Ormes sous plusieurs aspects. Dans le quartier Dunois, les plantations d’alignement réalisées avec la réhabilitation de la voirie et les plantations dans la ZAC Sonis illustrent bien cette tendance.
Dans ce quartier, 23 arbres du Mail Rocheplatte ont été reconnus comme remarquables dans le document publié en 2000. Certains portent une étiquette qui précise les principales informations sur l’arbre. Si vous voyez le Tilleul de Crimée, vous apprendrez qu’il s’agit peut-être du plus gros représentant de cette essence en France (voir photo). Ces arbres ont permis de créer l’ancienne « Promenade Rocheplatte » aménagée à la fin du 19ème siècle puis vers 1920. A ce titre, on trouve des arbres très anciens, ayant plus de 100 ans.
L’étude du Plan Local d’Urbanisme (PLU) a permis de leur assurer une protection supplémentaire au titre de leur intérêt paysager. En se basant sur trois critères (visibilité depuis l’espace public, caractéristiques physiques, intérêt écologique), un groupe d’experts a proposé la protection d’arbres isolés ou groupés. Le Mail Rocheplatte compte 16 arbres d’intérêt paysager repérés sur le plan du PLU.
Dans les jardins privés, « chez » les militaires et dans la Cité Administrative Coligny, une vingtaine d’arbres est distinguée par le PLU. On peut voir la liste et leur photo dans le Rapport de présentation du PLU (partie 4, Etat initial de l’environnement). On en trouve environ 12 dans des jardins privés dont 6 essences à feuilles caduques (Tilleuls, Platanes, Frênes communs, Marronniers) ; les conifères sont représentés par des cèdres (Cèdre de l’Atlas) et des sapins (Sapin d’Espagne).
Les arbres protégés par le PLU
En urbanisme, les protections font souvent peur. Que faut-il en penser ?
Il est important que les propriétaires sachent que cette protection n’interdit pas les travaux d’entretien des arbres. Au préalable, ces travaux doivent faire l’objet d’une déclaration de travaux en mairie. Ils ne peuvent débuter que lorsque l’autorisation est obtenue.
En suivant cette démarche, le demandeur pourra bénéficier d’un conseil sur le choix de l’entreprise qui saura intervenir en respectant la morphologie de l’arbre.
Le Guide des bonnes pratiques arboricoles explique l’intérêt de ne pas pratiquer de taille radicale consistant à supprimer la partie aérienne des arbres. La suppression des grosses branches provoque une prolifération de petites branches qu’il faut élaguer assez rapidement pour remédier aux désordres créés.
Les perspectives
Le Rapport de présentation du PLU précise que l’inventaire des arbres d’intérêt paysager est évolutif et que nous pouvons contribuer à son enrichissement. C’est le travail qu’a entrepris le Groupe biodiversité de Sceve en parcourant le quartier en 2016 afin de mieux connaître les arbres visibles depuis la voie publique. Une liste d’arbres à ajouter au classement actuel est en cours d’élaboration.
Nous inspirant de l’étiquetage des arbres du Mail Rocheplatte, l’association propose que les arbres de l’espace public soient étiquetés par la Mairie comme le sont les Pommiers à feuilles d’érables et les Erables de Friedman de la rue de Patay (voir photo). Il nous semble important que la connaissance accompagne l’apparition de nouvelles essences afin de renforcer le respect du patrimoine arboré.
Nous pensons également que cet étiquetage favorise l’intérêt pour les sciences participatives et permet à tout observateur de participer aux inventaires des éléments naturels qui font la richesse de notre environnement.
rédaction Jean-Louis Charleux
Sceve biodiversité