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COMPTAGE DES OISEAUX DES JARDINS CET HIVER

22 Juin 2025, 22:11pm

Publié par Association Sceve

Étourneau sansonnet dans un jardin du quartier Dunois

Étourneau sansonnet dans un jardin du quartier Dunois

Depuis 2011, l’association organise une observation des oiseaux du quartier grâce à la création d’un groupe « biodiversité-la nature en ville ». Les enregistrements en janvier ont été réalisés dans le cadre de la campagne nationale organisée par la LPO (Ligue pour la protection des Oiseaux) et le Muséum National d’Histoire Naturelle (Paris). Depuis cette date, les enregistrements se sont poursuivis avec un nombre d’observateurs qui a varié entre 5 et 9.

Cette année, les observations étaient programmées les 25 et 26 janvier et en février. Pour Sceve, 6 adhérents ont collecté des observations fin janvier et une semaine plus tard. Avec le même nombre d’observateurs, les résultats sont inférieurs à ceux de l’année 2024.

Les absents cet hiver : Verdier et Grosbec casse noyaux

Les absents cet hiver : Verdier et Grosbec casse noyaux

Pourquoi compter les oiseaux

Donnons la parole à la LPO : « Pour aider les scientifiques à comprendre quand et pourquoi les oiseaux visitent les jardins. Les migrateurs reviennent-ils plus tôt quand le printemps est précoce ? Les oiseaux granivores viennent-ils plus aux mangeoires dans les jardins proches des plaines agricoles où les graines sauvages manqueraient en hiver ? Comment les aménagements urbains agissent sur la capacité des oiseaux à vivre en ville ? Autant de questions qui auront des réponses grâce à vos contributions ».

Les données transmises par les observateurs vont permettre de mieux connaître les oiseaux « communs », d’avoir une information sur l’évolution des effectifs et de détecter des arrivées inhabituelles d’oiseaux. En 2018 par exemple, une présence exceptionnelle de Gros-becs casse noyau avait été notée en France et les effectifs de Mésanges noires avaient été plus importants.

L’activité autour et sur les mangeoires est du plus grand intérêt. Si les mésanges se perchent aisément sur une mangeoire, il n’en est pas de même pour le rougegorge et le pinson par exemple. Il arrive que des oiseaux empêchent l’approche de la mangeoire à d’autres espèces et que les mésanges trient les graines et jettent au sol celles qui ne leur plaisent pas pour le plus grand plaisir des petits passereaux, des pigeons ramiers et des tourterelles turques. Les boules de graisse accrochées en hauteur sont picorées par les mésanges et font aussi le régal des étourneaux sansonnet.

En 2025, 6 observateurs ont communiqué leurs observations. Ils étaient 6 en 2024 mais 7 ou 8 les années précédentes ce qui pourrait avoir une incidence sur une rétrospective des observations. Nous examinerons cette question ultérieurement.

Autre influence possible, le nourrissage des oiseaux. Comme nous nourrissons les oiseaux dans nos jardins, il est intéressant de reproduire les réflexions de la LPO sur le thème. Pour la LPO, la mangeoire ne fausse pas les résultats car l’opération a pour objectif d’estimer la diversité et l’abondance des oiseaux présents dans les jardins au moment du comptage[1].

Pour limiter les erreurs d’estimation, le comptage ne retient que le nombre maximum d’oiseaux de la même espèce observés en même temps. Par exemple, en notant les oiseaux pendant l’heure d’observation, la présence de 2 mésanges charbonnières puis de 3 puis de 1 sera traduit par l’observation de 3 mésanges charbonnières (le nombre le plus élevé).

Le comptage peut-il être exhaustif ? Nous avons tous fait l’expérience d’oiseaux observés pendant la semaine et qui étaient absents au moment du comptage. Nous essayerons d’évoquer cette question et celle de l’influence de la météo sur la présence des oiseaux.

Les observateurs de Sceve pensent que le nombre d’oiseaux ou d’espèces recensées a diminué par rapport aux années précédentes. Essayons de répondre à cette inquiétude avec des données locales.

 

 

[1] Consulter le site oiseauxdesjardins.net pour plus de détails.

nombre d'espèces et nombre d'oiseaux observés par jardin

nombre d'espèces et nombre d'oiseaux observés par jardin

Cette année, 6 adhérents ont enregistré pendant une heure les oiseaux qui se posaient dans leur jardin soit le 26 janvier soit le 2 février. Nous avons le même nombre d’observateurs qu’en 2024 mais une diminution par rapport à 2023 où ils étaient 8.

Les observateurs habitent entre le fg St Jean et la rue du fg Bannier ; ils se répartissent de la manière suivante dans le quartier :

  • Sonis et rue des Hauts champs 1
  • dans les venelles 1.
  •  à proximité de la Place Dunois 2,
  • à proximité de la rue du fg Bannier 2,

Cette répartition est assez diffuse pour que l’on obtienne des résultats intéressants pour le quartier Dunois.

Influence de la météo

Les observations ont été faites en janvier par un temps gris et froid et pluvieux et en février par un temps frais et ensoleillé.

 Ces différences ne semblent pas avoir profondément influencé le comportement des oiseaux dans les jardins. Deux adhérents ont noté leurs observations le 26 janvier et le 2 février. Les différences ne sont pas significatives pour le nombre des espèces observées : rue Xaintrailles, 8 espèces en janvier, 7 espèces en février ; rue de Lahire, 5 espèces en janvier, 6 espèces en février. Elles peuvent l’être pour les effectifs : rue Xaintrailles, 17 oiseaux en janvier et 15 oiseaux en février ; rue de Lahire, 7 oiseaux en janvier, en février 11 oiseaux.

Les oiseaux observés par site en 2025

Les observateurs ont identifié 13 espèces d’oiseaux qui appartiennent tous à la catégorie des oiseaux « communs ». En 2024, le nombre s’élevait à 15.

Aucune observation des migrateurs hivernaux comme le Grosbec casse noyaux, la Mésange noire ou le Tarin des aulnes.

Le nombre moyen d’espèces se situe entre 7 et 9 dans le quartier. Le nombre le plus faible est rattaché à la rue Coulmiers avec 3 espèces.

Le nombre d’oiseaux est inférieur à 20 sur tous les sites à l’exception de la rue des Hauts champs en raison de l’observation de 8 à 10 Étourneaux sansonnets et de 12 Moineaux domestiques.

Si l’on compare les observations des quatre sites situés entre le boulevard de Châteaudun et le boulevard Rocheplatte, il est difficile de tirer des conclusions sur les milieux les plus favorables aux oiseaux. Les observations faites à Coulmiers et Lahire sont nettement inférieures à celles des sites de Murlins et Xaintrailles.

Une première remarque : le nombre d’espèces est inférieur aux résultats des années précédentes : 15 espèces en 2024 et une moyenne de 16 pour la période 2016-2024.

Une seconde remarque : le nombre d’espèces paraît faible par rapport aux espèces présentes à Orléans l’hiver. La comparaison n’est peut-être pas pertinente dans la mesure où les comptages à Orléans intègrent les observations d’un milieu forestier (parc de Charbonnière) et les oiseaux de la Loire.

Chardonneret élégant (photo Sceve) et Mésange à longue queue (photo Martial Queyrie)
Chardonneret élégant (photo Sceve) et Mésange à longue queue (photo Martial Queyrie)

Chardonneret élégant (photo Sceve) et Mésange à longue queue (photo Martial Queyrie)

Au total, ce sont 113 oiseaux qui ont été déclarés, un nombre en diminution par rapport à 2024 où ils étaient 174 pour le même nombre d’observateurs.

les oiseaux observés

les oiseaux observés

le Moineau domestique, l’Étourneau sansonnet, la Mésange charbonnière puis le Merle noir. Une fois de plus, le décrochage des effectifs de la Mésange bleue par rapport à la Mésange charbonnière se confirme.

Cette année, nous constatons une baisse du nombre des moineaux qui avaient été plus de 40 rue des Hauts Champs en 2024. Toutefois, sur tous les sites où il est observé, ses effectifs, malgré leur baisse, surclassent ceux de l’Étourneau sansonnet.

Si l’on regarde la fréquence des observations, on constate que la Mésange charbonnière est observée dans tous les jardins. Ses effectifs ne sont pas élevés dans chaque site variant de 1 à 4 selon les observateurs. Elle conserve sa première place comme en 2024.

Trois espèces sont observées dans 83 % des jardins : le Merle noir, la Mésange bleue et le Moineau domestique. Le Merle noir a rétrogradé d’une place puisqu’il était présent dans tous les jardins en 2024.

Le troisième groupe présent dans au moins un jardin sur deux regroupe l’Étourneau sansonnet, le Pigeon ramier, le Pinson des arbres et la Tourterelle turque. Par rapport à 2024, nous constatons un « retour » du Pinson des arbres dans les jardins.

Les Pigeons ramiers restent encore plus souvent observés que les Pigeons de ville dans les jardins.

L’observation du Pic épeiche peut étonner mais on sait que les pics sont régulièrement présents dans le quartier au même titre que la Pie bavarde, la Corneille noire ou le Geai des chênes. Notons qu’en 2025, ni la Corneille noire ni le Geai des chênes n’apparaissent dans notre analyse.

Le Verdier n’a pas été observé alors qu’il était présent dans les comptages de 2019 à 2023. Selon la LPO, on constate un affaiblissement de l’espèce au niveau national.

Mésanges bleues au bain (photo kavalicot) - un accès sûr à l'eau est une aide appréciée par de nombreux oiseaux

Mésanges bleues au bain (photo kavalicot) - un accès sûr à l'eau est une aide appréciée par de nombreux oiseaux

Conclusion provisoire

Une première analyse des observations permet de constater la présence régulière des mêmes oiseaux « communs » mais une diminution de leur nombre par rapport à 2024.

L’absence de migrateurs hivernaux nous paraît étonnante en raison des caractéristiques de l’hiver 2025 durant lequel la période froide a duré plus longtemps que les années précédentes.

L’absence du Verdier d’Europe dans les derniers comptages est à rapprocher des observations nationales.

Malheureusement, nous n’avons pas connaissance des résultats nationaux de cette campagne hivernale. Nous en reparlerons plus tard lorsque les données seront disponibles

 

Rédaction Jean-Louis Charleux

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