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Communiqué de SCEVE suite à accord de Lig'Air pour une campagne d'un an de mesures de pollution de l'air dans la zone des Groues pour préciser l'impact de la chaufferie biomasse

23 Juillet 2015, 15:05pm

Publié par Association Sceve

Communiqué de SCEVE suite à accord de Lig'Air pour une campagne d'un an de mesures de pollution de l'air dans la zone des Groues pour préciser l'impact de la chaufferie biomasse

Communiqué du 17 juin 2015

Suite aux échanges de la réunion organisée par Sceve le 20 avril sur la qualité de l’air dans la zone nord d’Orléans : Lig’Air, organisme en charge du contrôle et de l’information dans ce domaine pour la région Centre-Val de Loire, a décidé de conduire en 2016 une campagne de mesure permanente de la pollution pendant un an dans la zone de la chaufferie des Groues.

Il est essentiel de bien connaître ce que produit dans son environnement une chaufferie récente brûlant 110000 tonnes de bois provenant directement de forêts mais aussi ayant subi des traitements (palettes ...), ceci tout au long de l’année, du fait qu’elle combine fourniture de chaleur et d’électricité.  

L’intérêt de cette campagne de mesures dépasse ce cas particulier car  l’implantation de grosses chaufferies bois/biomasse dans les zones urbaines s’est rapidement généralisée en France.

A ce sujet Sceve rappelle son analyse :

La combustion du bois/biomasse énergie est la composante majeure de la transition énergétique de la France dans la production de chaleur : c’est une énergie renouvelable, locale (dans une mesure variable selon les régions), créatrice d’emplois dans les régions ...

Cette stratégie conduit à des aides puissantes, tant pour les logements individuels, dont des millions se sont équipés de chauffage au bois ces dix dernières années et continuent de le faire, que pour les installations industrielles. En particulier des centaines de grosses chaufferies biomasse sont implantées dans des zones urbaines denses...cette évolution devant encore s’accentuer dans les années à venir.

Un des problèmes critiques est que cette combustion produit une importante  pollution, ce qui a été systématiquement minimisé dans la communication vers le public alors que l’impact favorable sur la production de gaz a effet de serre a été, fortement mis en avant.

L’utilisation massive de la combustion du bois / biomasse dans les zones urbaines fait entrer la France dans une situation sanitaire indéterminée, dont chaque nouvelle parution scientifique, en particulier de l’Institut de Veille Sanitaire, montre qu’elle est pire qu’on ne le supposait jusqu’alors.

La prudence vaut pour les chaufferies biomasse : équipées de filtres permettant de récolter une grande partie de leurs émissions, si ces dispositifs sont bien entretenus, elles posent néanmoins la question des émissions de particules très fines /ultrafines qui sortent du champ de leur règlementation, alors que ce sont les plus dangereuses car invasives (dont une étude à Paris a montré l’importance dans la pollution urbaine).

Face aux incertitudes sur les effets de la pollution de l’air, le respect des seuils légaux n’est pas une garantie de santé publique, d’autant qu’ils sont fixés environ au double des recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé, mais c’est un minimum auquel peuvent prétendre les citoyens de tous les secteurs habités.

La France est depuis longtemps un faible producteur de gaz à effet de serre par habitant, mais il n’en est rien pour la pollution de l’air : elle est sous le coup d’une plainte européenne pour les dépassements de seuils dans ses agglomérations et pour l’insuffisance des plans d’action pour corriger cette situation.

A titre indicatif, dans l’agglomération parisienne les émissions de particules par le chauffage au bois/biomasse, qui représente 5% des énergies de chauffage, sont presque au même niveau que celles produites par la circulation).

Une consultation du site internet de Lig’Air montre qu’Orléans est aussi concernée par des dépassements, sur les particules et les oxydes d’azote produits par le chauffage au bois / biomasse, (notamment provenant de foyers ouverts ou de chauffages individuels anciens,  très émetteurs) et par les flux de véhicules qui la traversent, ce dont rend compte la station de mesure Gambetta.

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